Mosquito Coast Factory est une structure de résidence et d’organisation de projets artistiques implantée dans 500 m2 de locaux dédiés à la création, situés dans une zone d’activité économique, à la lisière de terrains agricoles et de la voie rapide qui sépare Nantes et Saint-Nazaire.
Imaginée comme une interface expérimentale, collaborative et accessible à tou·tes, Mosquito Coast Factory accompagne chaque artiste dans l’étude et la production d’un projet artistique, sa diffusion hors-les-murs ou son implantation dans l’espace public, le temps d’une résidence de recherche et de création.
Fondée en 2003, l’association réunissait initialement de jeunes diplômé·es et des professionnel·les de l’art qui avaient pour ambition de matérialiser ensemble des projets portés individuellement. Cette organisation solidaire et nomade avait donc pour vocation de soutenir des pratiques émergentes en conjuguant savoirs et savoir-faire.
En 2011, l’association s’établissait durablement dans l’atelier d’un de ses des membres : l’artiste Benoît-Marie Moriceau. Cette nouvelle configuration permettait d’inviter des artistes à séjourner dans un espace dédié à la création et de mettre à profit ses multiples ressources. Cette dimension collaborative est devenue essentielle dans notre façon d’éprouver l’art comme une pratique nourrie et influencée par des expérimentations et des rencontres.
Cette architecture énigmatique est un espace autonome de création, une zone de projection imaginaire qui croise de multiples récits. Mosquito Coast se réfère à une architecture fictive tirée du roman éponyme de Paul Theroux. L’histoire met en scène un inventeur visionnaire et tourmenté qui quitte les Etats-Unis pour le Honduras dans le but de fonder une entreprise utopique. Il débarque avec toute sa famille au cœur de la jungle afin d’édifier une mystérieuse construction métallique destinée à fabriquer de la glace. La Factory fait également écho à une toute autre histoire qui est celle de la célèbre fabrique artistique fondée par Andy Wahrol à New York en 1964. Atelier de production, galerie, studio de tournage, boîte de nuit, ce grand loft réunissait des artistes, des musiciens et diverses personnalités de la contre-culture, symbolisant l’effervescence et la diversité créative.
L’implantation de projets dans l’espace public motive notre démarche en développant au fil des années un réseau d’œuvres in situ élaborées dans des situations de commandes spécifiques. Pour établir des passerelles tangibles avec les communautés du territoire, nous accompagnons les collectivités locales dans des projets culturels d’intérêt général et relevant d’un travail d’échange et de concertation. À chaque projet, nous prenons en compte le contexte et l’histoire locale afin de révéler et mettre en valeur le patrimoine existant et de projeter les publics dans des perspectives de découverte, de dialogue et de partage des savoirs. Nous accompagnons les communes dans la mise en place d’un programme de médiation des projets et nous sommes également à leur côté pour les guider dans la maintenance et la préservation des œuvres dans le temps.
Les structures de diffusion des arts visuels se concentrent essentiellement dans les grands centres urbains et leur périphérie immédiate. Pourtant, les modèles de résidences en milieu rural qui se sont développés depuis le début du XXème siècle répondent au désir d’offrir aux artistes, en s’éloignant des villes, un cadre privilégié et atypique pour la création. C’est la conséquence historique des pensions d’artistes telle que la fameuse École de Pont-Aven qui a marqué durablement l’image de ce village breton. Ce que nous souhaitons apporter aux artistes, c’est un espace généreux, un temps adapté à leur projet et une vraie qualité d’échange à une époque où ils doivent faire face à beaucoup de pressions et de difficultés pour exercer et poursuivre leur pratique. En proposant un contexte d’accueil singulier, il s’agit de favoriser la présence des artistes là où ils ne sont habituellement pas visibles et de leur donner la possibilité d’expérimenter des formes de création exigeantes et inédites.
Nous n’ignorons pas les bouleversements majeurs auxquels sont soumis notre société au niveau économique, social et climatique. Le développement actuel des industries culturelles permet positivement de démocratiser la relation à l’art, mais parfois au détriment d’initiatives alternatives qui ne trouvent plus leur place. Ceci nous interroge au quotidien sur la manière de développer notre propre projet pour le rendre accessible sans perdre de vue notre exigence et notre audace. D’un point de vue du fonctionnement, nous avons à cœur de mobiliser les acteur·ices culturel·les et économiques du territoire dans la perspective de partager des connaissances et des savoir-faire. D’un point de vue de la transition écologique, cet engagement s’applique au quotidien : mobilité douce, production éco-responsable, circuit court et mise relation avec des prestataires locaux. Du fait de notre implantation au cœur d’une zone d’activité, nous souhaitons en effet valoriser cet écosystème local et ainsi prendre une part active dans le réseau des entreprises.