The Mosquito Coast Factory est un atelier implanté au cœur d'une Zone d'Aménagement Concerté située entre Nantes et Saint-Nazaire.
La conception de sa forme architecturale est le fruit d'une collaboration entre l'artiste Benoît-Marie Moriceau et l'architecte Gaston Tolila. L'accès au bâtiment se fait par un portail monumental qui, une fois clos, devient quasi imperceptible, formant un large cube bardé de métal et dépourvu d'ouvertures. L'ensemble de l'atelier baigne dans une lumière équilibrée grâce l'utilisation du polycarbonate translucide utilisé pour la façade nord et le cloisonnement intérieur. Structuré selon une trame systématique, l'espace intérieur obéit à une logique de symétrie dessinée par la charpente en acier galvanisé. La nef est un espace central tout en hauteur réservé à l'assemblage de pièces de grande échelle, tandis que les deux bas-côtés sont destinés à la production et au stockage des œuvres. Les deux tribunes supérieures, desservies par des escaliers collatéraux, abritent quant à elles un espace d'accrochage, un bureau d'études et un studio d'habitation.
Selon les nécessités de production et la nature des projets, cette logique de construction autorise un usage flexible et un aménagement modulable. L'aspect brut des matériaux utilisés (béton, métal, plastique et néons) s'inspire directement des édifices industriels. De plus, l'aspect extérieur volontairement épuré et monolithique rappelle le caractère impersonnel et mystérieux de certaines usines, car rien ne nous indique a priori la destination de ce bâtiment.
L'atelier Mosquito Coast se réfère également à une architecture fictive tirée du roman éponyme de Paul Theroux (1981), porté à l'écran cinq ans plus tard par Peter Weir. L'histoire met en scène un inventeur fou qui quitte les Etats-Unis pour le Honduras dans le but de fonder une société utopique. Il débarque avec toute sa famille " au royaume des moustiques ", et construit au cœur de la jungle un bloc de métal qui abrite une vaste fabrique de glaçons censée révolutionner le mode de vie de la population indigène. Cet élément de décor, espace de projection d'une pensée créative et d'un fantasme de société nouvelle, devient ici la source d'une interprétation architecturale, support et outil potentiels d'histoires et d'imaginaires.